Fondée par les Ligures à la confluence des rivière Bòrbore et Tànaro, Ast (c’est-à-dire, « lieu élevé ») garda ses dimensions réduites jusqu’en 89 av. J.-C., date à laquelle elle fut colonisée par les Romains sous le nom de Hasta.

Ce sont les Romains qui ont construit la via Fulvia (tracée aujourd’hui par Corso Alfieri), et qui ont transformé ses traits de petit village rural en érigeant les premiers édifices publics.

La ville de Hasta, aux murailles et portes monumentales dont la Tour Rouge est aujourd’hui le témoignage le plus cohérent, s’est développée malgré les incursions des barbares. Les Lombards y établirent le siège d’un duché en 589, et les Francs celui d’un comité en 774. Elle fut ensuite gouvernée par les évêques jusqu’en 1095, date à laquelle elle devint une commune libre.

Elle connut son apogée au XIIe siècle, grâce à l’activité commerciale et bancaire florissante de certaines familles (Troya, Solaro, Malabayla, Alfieri, Falletti, De Regibus, Guttuari, Roero, Asinari, Natta, Pelletta) qui construisirent leurs propres tours et palais avec une intention de fête comme symbole de la richesse d’Asti. De nombreux édifices, tant civils que religieux, sont érigés tout au long du Moyen Âge et des premiers siècles de l’ère moderne. La ville, dans une position stratégique entre Gênes et les principaux marchés du nord de l’Italie, s’est d’abord distinguée dans le commerce des tissus, puis dans les activités financières à l’échelle européenne. Les familles les plus importantes étaient propriétaires de « casane », agences immobilières de change et de prêt sur les principales places commerciales européennes. Grâce au produit de l’activité de prêt, la Commune libre s’enrichit d’édifices publics et privés : c’est dans cette période de dynamisme particulier que s’établit la tradition du Palio.

Au XIIe siècle, la ville s’est agrandie et a incorporé les villages peuplés le long des rues de la plaine de Tanaro, donc au XIVe siècle, le cœur d’Asti, c’est-à-dire la zone où se sont rassemblées les tours et les maisons fortifiées des puissantes familles locales, délimitées par l’ancien mur et défini comme Recinto dei Nobili (Clôture des nobles), il était entouré d’un nouveau mur appelé Recinto dei Borghigiani (Clôture du peuple), dont il ne reste aucune trace aujourd’hui.

Asti a été déchirée par de féroces combats civils entre les familles guelfes et gibelines, qui ont eu lieu principalement sur les places principales et qui, au fil du temps, ont causé la destruction et l’abaissement des « cent tours » pour lesquelles Asti était devenue célèbre (en 1682, la ville comptait encore 125, mais aujourd’hui il en reste douze).

Toujours au XIVe siècle, la communauté juive est née, qui s’est installée dans la zone le long de l’axe du Corso Alfieri, où la splendide synagogue peut encore être admirée aujourd’hui.

En 1312, Asti se soumet d’abord aux Anjou puis, en 1387, aux Visconti, qui donnent la ville en dot à leur fille Valentina, épouse du duc d’Orléans (frère de Charles VI de France, dont deux rois de France étaient nés). En 1531, le comté d’Asti fut annexé par la Savoie, dont il passa au royaume d’Italie.

Le XVIIIe siècle voit le réveil de l’activité de construction avec le remodelage et la construction ex novo des somptueux palais par l’architecte Benedetto Alfieri (1700-1767, cousin de Vittorio Alfieri), de nombreuses maisons fortes sont modernisées et les palais construits par Alfieri confèrent un nouveau visage dans le centre ville. Mais le siècle du vrai renouveau fut le XIXe siècle, qui s’ouvrit avec la démolition d’une partie des murs médiévaux.

Le début du XXe siècle a vu la croissance industrielle d’Asti, résultat de sa proximité avec Turin et de la forte immigration du sud de l’Italie qui, combinée à la création de la province (1935), a presque doublé le nombre de la population.

Aujourd’hui, la ville conserve un tissu urbain qui témoigne de sa riche et noble histoire : les tours et les maisons fortes, les palais médiévaux et Renaissance, les rues caractéristiques du centre historique et les édifices religieux comme la majestueuse cathédrale sont le cadre de fascinantes reconstitutions médiévales, comme dans le cas du Palio ou Asti e Mercanti.